Un lieu clos, une pièce vide, un ballon, un enfant… Peu à peu, à l’intérieur de ce décor s’accumulent les gestes et les actions… De la naissance à la mort, en accéléré, une vie, sur la musique répétitive du tango.
Le démoniaque Tango est un joyau du patrimoine mondial du court métrage, signé de celui que les spécialistes, dans les années 1970-80, appelaient affectueusement “Zbig”. Pour l’un des derniers films qu’il réalisait en Pologne avant de passer à l’Ouest, alors que la guerre froide assombrissait encore la planète, le magicien de Lodz obtint l’Oscar et la consécration dans les plus grands festivals internationaux.
Dans le décor d’une chambre désertée, sur les accords d’un tango obsédant, il fait successivement intervenir un, deux, trois, personnages et ainsi de suite jusqu’à la trentaine au moins, qui se croisent sans interférer, en accomplissant leur tâche de façon répétitive, en parfaite indifférence. On peut penser aux locataires successifs des lieux, mais l’exercice traduit aussi, au-delà de son brio formel, un sens politique autour de l’équilibre entre l’individu et le collectif... Comme un rêve philosophique étrange et pénétrant, qui n’a pas pris la moindre ride et qui a le mérite de remettre en exergue le nom de son auteur, par la suite auteur de clips pour les Pet Shops Boys, Simple Minds, Mick Jagger, Étienne Daho ou encore Lou Reed.
Production Studio Malych From Filmowych “Se-Ma-For”
Scénario Zbigniew Rybczynski Musique Janusz Hadjun Interprétation Florence Desalme